5 avril 2019

Chez Bergougnan, professeur aux Beaux-Arts de Toulouse.

"Vue de Tolède". Raoul Bergougnan.
"Le Christ et les deux larrons". Raoul Bergougnan.

" Bergougnan a succédé à Grandidier, comme professeur à la classe d’atelier libre, quand ce dernier entendit l’appel du grand large. Son enseignement est subtil, tout en nuances, et profond dans sa discrétion même. Discrétion, c’est d’ailleurs le terme qui caractérise le mieux cet artiste. Bergougnan offre l’exemple très rare de ces artistes vivant en Province (et de ce fait trop souvent occultés) et réalisant une œuvre originale et nullement marquée par des poncifs d’école ou d’époque. Son œuvre est de celles qu’il est difficile de situer, car elle n’est réaliste qu’en apparence. Ce n’est pas non plus une référence à sa Toulouse natale qui permet de situer Bergougnan, car on chercherait en vain un reflet classique de la cité rose dans ses belles toiles silencieuses et lourdes de mystère. L’artiste a son monde lui, son univers propre qu’il délivre et nous révèle par de subtiles harmonies de gris colorés. À travers un motif urbain ou une nature morte composée d’humbles objets, perce un secret état de sensibilité. État vécu par l’artiste dans le silence de son atelier et qu’il nous donne à ressentir intensément par la sûreté même de son art.

Car Bergougnan est de ceux - rarissimes - qui ne trichent jamais. Les moyens du bord, c’est-à-dire ceux de la peinture, lui suffisent, non seulement pour nous convaincre de sa vérité propre mais pour nous « posséder » au sens magique du terme. Tout tableau créé par cet artiste est à la base une précise, savante, minutieuse architecture de lignes. Cette armature disparaît sous la couleur, mais demeure omniprésente et assure son unité profonde à la composition chromatique définitive. En Bergougnan s’incarne un des mystères les plus profonds de l’art. Il est de la famille de ces poètes et de ces peintres qui nous apprennent que l’objet le plus banalisé par l’usager, et certains sites sans cachet apparent recèlent toute une symphonie de rumeurs sourdes et profondes jamais perçues avant que leur pinceau ou leur stylo n’ait tracé le signe révélateur qui les délivre."

Robert Aribaut (Esprit nomades)




#01 / Felix Denax

Après avoir été l'élève de Raoul Bergougnan, Félix Denax rejoint ensuite l’Académie de la Grande Chaumière à Paris. En 1964 il obtient une bourse de la ville de Toulouse, lui permettant de faire un voyage en Italie.

Dès son retour en France l'année suivante, Félix Denax devient professeur aux Beaux-Arts de Toulouse, sa ville natale, poste qu’il occupe jusqu’à sa mort. En parallèle, son œuvre est exposée pour la première fois à la Galerie d’Art à Luchon, amorçant ainsi une carrière de peintre qui le fera connaître nationalement.




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