10 février 2017

Musée Cantini, Marseille 1977

Catalogue de l'exposition "Certitude de l'incertain"

Une exposition faisant echo au Festival d'Art d'Avant-Garde oragnisé par M.Ragon à la Cité Radieuse du fada en 1956 où l'on pouvait voir les œuvres de Soulages, d'Hartung et de Nicolas de Staël.
Là, ce sont Szenes, Viera da Silva, Wols, Bissières,  et Stack ou Manessier et toujours Soulages, Hartung, De Staël, mais aussi Benrath ou Zao Wou ki ! Une histoire d'abstraction, que l'on dira lyrique, paysagiste, gestuelle, géométrique... une peinture de mouvement, immobile.

« Ôter à la ligne le signe de mouvement » Pierre Soulages

Viera Da Silva

9 février 2017

La Frontière / JABAR-007

" Frontière ". Encre et huile sur toile 80 x 80 cm. Détail © OD2016

Faire sauter le pont, franchir la frontière, la décision est prise. L'attirante modulation, le bord de rivière... Abstraction néo-lyrique dans sa tendance "élégiaque" plus que "non-figurative", puisque je ne m'oppose à rien, ne vient d'aucune école, ni n'adhère à un groupe... (mais j'aime Bissière, Viera da Silva ou Szenes... et Prassinos, mais l'est-il ?) Donc pas vraiment "gestuelle" (malgré Hartung ou Soulages...) ou "abstraite" (sauf la définition d'André Gence qui ne l'est en rien...) ou "matiériste" (Alechinsky ou l'art bruteur Dubuffet), mais plutôt dans une voie ouverte par Klee, puis empruntée par Gerard Richter ou Cy Twombly (et encore ? par Pollock, Rothko, Motherwell...). J'aime l'idée d'un "univers parallèle sans aucun rapport avec la réalité immédiate" et celle de la "persistance d'un rapport à la réalité sensible". Ça m'intéresse d'y aller vers. Bien sur, j'y vois un rapprochement avec Whitehead, ou/et avec Bachelard (La Philosophie du Non), puis/et avec Deleuze... et "l'évocation de la mort ou l’expression d’une souffrance amoureuse due à un abandon ou à une absence" peut être une de mes sources de production. Faire ou laisser faire une peinture sans grilles ni compositions préconçues, en découvrir les connections fétichistes aux éléments, à la nature, aux tourments des vents et des têtes et à l'involontaire. Quelques pas au travers.



14 janvier 2017

Rothko ou le 5ème élément

En 1944, Rothko et Edith divorcent.
En 1945, Rothko épouse Mell....


La taille !


Dans les deux années qui suivent, Rothko crée une école privée "The Subjects of the Artist", qui fait immédiatement faillite et montre ses premiers "Numéro". La transition avec "Baptismal scene", et toute l'esthétique de sa peinture précédente est, pour le moins, étonnante. Il rejette la figure pour les formes et les couleurs.

Respect, répugnance ou prétexte ? Je vote pour le 5ème élément...

« Ce fut avec la plus extrême répugnance que je trouvais que la figure ne pouvait servir mes buts… Mais un temps vient où personne ne peut utiliser cette figure sans la mutiler. » MR 
« Je vois mes tableaux comme des drames ; les formes en sont les protagonistes. Les tableaux sont nés de la nécessité de trouver un groupe d’acteurs capables d’évoluer avec aisance et de se mouvoir sans contrainte. » MR

9 janvier 2017

Vanished in transition

Encre, huile et stylo sur papier. 30x40 cm © OD 2016-2017


31 octobre 2016

Processing Turner

En équilibre sur quelques synapses, je me constate fréquemment sur la bonne voie.

ICI

Article trouvé aujourd'hui reliant par l'image Turner à Whitehead...

19 septembre 2016

Turner ou le plaisir de l'inachevé / JABAR-006

Je suis resté sourd aux aquarelles et aux gravures, à l'académisme, à la technique et au cadrage... Je suis resté physiquement touché -un point soudain dans le dos au niveau de la D12L1 entre le foie et le rein zone de blocage du duo peur/confiance- devant TIVOLI toile inachevée... Une forme très nette, à mes yeux paréidolants, exceptionnellement grande nous dispute le regard vers ce paysage virginal. Elle est de dos et ne se soucie pas de nous...

Landscape composition of Tivoli, un peu avant 1817.


L'inachevé des tableaux retrouvés à la mort du peintre dans son atelier, révèle sa foi en chacune des étapes qui les construisent. Cette sensation est ensuite enfouie dans le concret de la finition.
Il fait le chemin de la gravure à l'abstraction au cœur de couleurs étranges, d'une palette technique mais spontanée aux oranges vifs, verts viridiens, blancs de chine... qui le sauvent du pire, c'est tout.

Dans les portraits, malgré les voyages en Italie, il n'y a rien de cette grace toscane qu'ils recherchent tous, douceur d'une douleur dépassée. Dans les gravures ou les aquarelles, il n'y a rien de cette torpeur luxueuse que l'on trouve chez les bavarois du grand siècle, puis longtemps après chez Hopper...

Soudain, le papier bleu apporte une surprise sourde, une lenteur, une solide fadeur : le lac de Petworth, les vues de Sisteron, de Marseille ou d'Antibes... enfin quelques réussites finies éloignées du dogme. Apparait alors l'étonnement qu'il éprouve devant le rendu de ces couleurs magnifiques qu'il pose sur les supports... et là, il nous parle à chaque fois, nous dit cette lumière de Marguate, à l'embouchure de la Tamise et de la Medway, qui rince les maisons à grandes lampées d'écume.

Turner est un cheminant structuré qui cache le doute des émotions, l'abandonne au cœur des toiles, dans les méandres de l'image finie. C'est là, au milieu, dans le Process, avant que ne viennent les artifices, qu'il éprouve très visiblement le plaisir serein d'une intime satisfaction.


Ombre et ténèbres - Le soir du déluge / Lumières et couleurs - Le matin après le déluge avant 1843.


Voilà le sens de ce dernier thème, où il aborde, entre Gœthe et Darwin, le déluge et le jugement dernier. S'escrimant encore entre le premier geste, le suivant et le dernier... Joseph Mallord William Turner, se moque du thème, de la façon ou de la posture et nous laisse enfin devant deux tableaux non terminés pleins de doute, graves, joyeux, imparfaits.

Voir Turner

Fragments éparpillés sur deux ou trois cahiers. Je ne fais aucun progrés.